«
Médecin de rue »
Notre
confrère Jean Robert, C. 56, est un spécialiste en
microbiologie-infectiologie et en santé communautaire, et
est un pionnier dans la lutte contre le VIH/sida. Il vient de terminer
un essai, « Médecin de rue »,
dont le lancement officiel a eu lieu le 27 août dernier à
la BAnQ.
Au
fil de sa carrière, Jean a entre autres été
médecin hospitalier universitaire et chef du département
de santé communautaire de l’Hôpital Saint-Luc
pendant plus de 20 ans, directeur scientifique du Laboratoire de
santé publique où il a été chargé
de diverses missions pour les gouvernements provinciaux et fédéraux
en matière d’infections sexuellement transmissibles
et de sida, et médecin hospitalier et directeur des Services
professionnels et hospitaliers a` l’Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme.
Il a également enseigné à l’Université
de Montréal et ailleurs dans le monde. Il a cofondé
le Comité Sida Québec et contribué à
la création de la clinique L’Actuel, à Montréal,
clinique spécialisée entre autres dans le traitement
du VIH/sida. De plus, en 2001, il a fondé, à Saint-Jérôme,
une clinique d’infectiologie communautaire sans but lucratif,
la Clinique Sida Amitié; cette clinique unique en son genre,
associée au Centre Sida Amitié de Saint-Jérôme,
apporte soins, aide et soutien aux personnes touchées par
le VIH/sida et les hépatites virales.
Médecin de rue, Jean a toujours voulu œuvrer auprès
des personnes marginalisées et démunies. Et en décembre
2017, l’Université du Québec en Outaouais lui
a donc décerné un doctorat honoris causa
« en reconnaissance de sa carrière remarquable
marquée sous le sceau de la bonté et de la générosité
et son apport fondamental à la communauté. ».
Nous reproduisons intégralement ci-après le texte
publié par l’UQO à cette occasion; un article
à ce sujet avait également été publié
par le Journal
des Citoyens - Prévost * Piedmont * Sainte-Anne-des-Lacs.
_________________________________________________
Université
du Québec en Outaouais
Docteur
Jean Robert
Doctorat
honoris causa 2017
Le docteur Jean Robert
est spécialiste en microbiologie-infectiologie et en santé
communautaire. Un simple survol de son parcours suffit à
comprendre pourquoi on le qualifie d’érudit humaniste
animé par l’amour qu’il porte à ses patients.
Son oeuvre humanitaire est colossale, peu commune, touchante et
surtout essentielle.
Médecin de rue et figurant parmi les pionniers mondiaux dans
la lutte au VIH-sida, il oeuvre depuis bientôt 50 ans auprès
des personnes marginalisées parmi les plus démunies
de la société et souvent rejetées par le système.
Qu’elles soient toxicomanes, prostituées, sans-abris
ou infectées par le VIH ou l’hépatite C, il
les soigne, mais surtout les écoute. Son passage d’une
année dans un sanatorium pour soigner une tuberculose, à
mi-chemin de ses études en médecine et à une
époque où cette maladie était associée
à la pauvreté, s’est avéré un
moment décisif dans sa façon de voir les patients.
Il prône depuis une approche centrée sur l’écoute
des patients et sur l’humanisation des soins médicaux.
Reconnu pour son dévouement exceptionnel, sa profonde compassion
et son professionnalisme, il prend non seulement le temps d’écouter
ses patients, mais aussi de comprendre leur réalité.
Peu importe l’heure du jour ou de la nuit et en dépit
de conditions sociosanitaires souvent déficientes, il n’a
jamais hésité à les soigner dans leur milieu,
là ou` les vraies crises se vivent. Comme il le dit souvent
: « merci aux universités d’avoir meublé
ma bibliothèque et mon esprit, mais surtout merci à
mes patients qui m’ont appris la vraie vie ».
Dans ses cliniques, il a toujours reçu tous les patients
qui se présentaient, qu’ils aient ou non une carte
d’assurance maladie, et tenté de leur trouver une médication
gratuite afin d’assurer leur bien-être et d’éviter
la propagation des infections dans la communauté. Sa compassion
n’a d’égale que sa générosité
puisqu’on dit de lui, même s’il ne l’avouera
jamais, qu’il paie régulièrement de sa poche
des médicaments pour ses patients. Le combat constant de
Jean Robert pour la mise sur pied et le maintien d’un programme
de consultation et de dépistage anonyme et gratuit témoigne
aussi du respect qu’il voue à ses patients et de sa
préoccupation de rendre ces services accessibles à
tous.
Au cours de sa carrière, il fut notamment médecin
hospitalier universitaire et chef du département de santé
communautaire de l'Hôpital Saint-Luc pendant plus de 20 ans
et directeur scientifique du Laboratoire de santé publique
où il a été chargé de diverses missions
pour les gouvernements provinciaux et fédéral en matière
d’infections sexuellement transmissibles et de sida. Il a
cofondé le Comité Sida Québec, dont il fut
secrétaire et responsable de la permanence. Il a aussi contribué
à la création de la clinique L’Actuel, à
Montréal, fondée par les docteurs Clément Olivier
et Réjean Thomas.
Jean Robert est un consultant, un mentor et un professeur renommé
à qui plusieurs vouent un profond respect. Passionné
de l’enseignement de la médecine et soucieux de transmettre
son expertise et de réduire les préjugés à
l’égard de patients aux besoins différents,
il a notamment été professeur agrégé
de clinique à la faculté de médecine de l’Université
de Montréal. Il a formé la plupart des médecins
francophones de Montréal ayant travaillé auprès
des clientèles vulnérables atteintes du VIH-sida durant
les années 1980 et 1990.
Depuis plus de 30 ans, ce médecin d’exception joue
aussi un rôle prépondérant dans les Laurentides.
Il a été médecin hospitalier et directeur des
Services professionnels et hospitaliers à l’Hôtel-Dieu
de Saint-Jérôme, et il agit toujours comme médecin-conseil
en infectiologie communautaire pour le Centre intégré
de santé et de services sociaux des Laurentides. En 2001,
il a fondé, à Saint-Jérôme, une clinique
d’infectiologie communautaire sans but lucratif, le Centre
Sida Amitié. Cette clinique unique en son genre apporte soins,
aide et soutien aux personnes touchées par le VIH-sida et
les hépatites virales et veille à sensibiliser, dépister
et éduquer la population des Laurentides.
Partie prenante de tous les combats pour transmettre ses enseignements
et assurer le mieux-être des personnes vulnérables,
il a tracé sa marque au niveau international en prenant part
à de nombreux comités internationaux et à de
nombreuses missions à l’étranger, notamment
pour le compte de l’Organisation mondiale de la santé
et de l’Institut Pasteur de Paris. Il a entre autres été
professeur invité pendant près de 26 ans au département
de santé tropicale de l’Université de Paris
VII, et il a enseigné en Martinique, en Nouvelle-Calédonie,
en Russie, en Pologne, au Maroc, en Tunisie, au Rwanda, au Viet
Nam et au Pérou.
Le docteur Robert fut un consultant incontournable dans la tourmente
scientifique et sociale qu’a amenée la pandémie
du VIH-sida et il a travaillé à la révision
de la Loi sur la santé publique, au début des années
1990, à titre d’adjoint au sous-ministre de la Santé.
Au début des années 2000, il était l’un
des médecins qui traitaient annuellement le plus de personnes
vivant avec le virus de l’hépatite C au Canada.
Il a publié de nombreux articles scientifiques et participé
à la rédaction d’une trentaine d’ouvrages
sur les maladies infectieuses et les stigmates associés à
la maladie.
Au cours de sa carrière, il s’est vu remettre à
deux reprises le prix Médecin de coeur et d’action,
de Médecins francophones du Canada et de l’Actualité
médicale (1995 et 2010), et a été honoré
à plusieurs autres reprises pour l’excellence de son
enseignement.
Malgré son âge vénérable, il pratique
encore la médecine avec passion, trois jours par semaine,
offre toujours de la formation et demeure un interlocuteur incontournable
quand il est question de santé publique.
L’Université du Québec en Outaouais est honorée
de pouvoir décerner un doctorat honoris causa à
monsieur Jean Robert en reconnaissance de sa carrière remarquable
marquée sous le sceau de la bonté et de la générosité
et son apport fondamental à la communauté.
|