Association des anciens élèves du collège Sainte-Marie
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Un hommage à ALBERT PRÉVOST, C. 01 et à son œuvre

2020-01-25


 

En octobre dernier se tenait la célébration du centenaire d’une institution fondée par un de nos anciens, Albert Prévost (conventum 1901) : l’Hôpital en santé mentale Albert Prévost.

Pour souligner cette célébration, notre confrère Jacques Monday, C. 60, a publié un article intitulé "Un hommage à Albert Prévost, C. 01 et à son oeuvre" dans le numéro de novembre 2019 du Bulletin des anciens (p. 10).

Lors de la Soirée de gala couronnant ces célébrations du centenaire, plusieurs membres du personnel hospitalier et médical ont contribué comme présentateurs aux activités scientifiques et comme artistes, dont Jacques. Nous reproduisons ici le texte en alexandrins qu'il a "pondu" et ensuite lu le soir du 4 octobre 2019, soir de "Gala sous le Grand Chapiteau" au bord de la Rivière des Prairies.

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Par là

L`Histoire de l’Hôpital Albert Prévost … en vers

Un quatre Octobre 2019

Si vous passez par là, c’est près d’une rivière

Rivière de prairies, à l’eau douce et amère.

Elle y coule abondante, elle y coule à grande eau

Va mourir en son fleuve, te me le rend plus beau.

Par là, une grand’maison, un manoir, un château,

Qui, il y a cent ans fut changé en HOSTO,

Pour écoute et trait’ment des symptômes mentaux

De malades souffrant et « pas bien » dans leurs peaux,

Par un vaillant « docteur », spécialiste en neuro.

On lui donna son nom : celui d’ALBERT PRÉVOST,

Ancien du « Saint’-Marie », un collège « jésuite ».

En hérita, ma foi, l’art de la réussite.

Presqu’sitôt avec lui, une bonne personne,

Une femme, bien sûr, de cell’ qui se façonne

A savoir donner soins et à savoir garder

Des malades « en besoin » : dame Charlott(e) Tassé.

Cette femme à son bras et… non pas à son cou

On peut dire, ma foi, que ça l’aida beaucoup.

Vous aurez bien compris qu’elle était son bras droit

Et qu’sans elle, on n’sait si tout s’rait allé de soi.

D’abord SANATORIUM, une premièr(e) mouture

De ce qui voulait dire : « établiss’ment de cure » :

« SANATORIUM PRÉVOST » vocables répandus

Pour: « maison de repos» bien sûr, bien entendu.

« Sanatorium Prévost dit : maison de repos.
Aux confins de notre île et tout au bord de l’eau. »

La vue y est superbe, et on sait voir « plus loin »

Et si on s’y attarde, on peut … s’y sentir bien.

S’y repose-t’on vraiment? Ou si on y travaille?

Recomposer un tout; se remettre sur rails

Recoudre déchirure en des âmes fragiles

Qui ont vécu des drames ou blessures hostiles,

Des abandons sans fin, des dissociations

Qui font que le réel n’est plus qu’une fiction,

Et qu’on ne sait plus trop dans quelle direction

On doit se retourner pour r’trouver sa raison.

Tout ça c’est du travail, pas facile, et ardu,

Mais ça vaut bien sa peine si on atteint son but.

Où suis-je? Qu’y suis-je? Où vais-je?... Et avec qui?

Aidez-moi, s’il vous plait, à m’aider, je vous prie.

La grand’tante Delphine y fit déjà séjour.

Du proche Parc Belmont avait trop fait le tour.
Était toute étourdie; ne savait plus ni l’ jour…

Ni l’lieu où elle était, … ni ce qu’il fallait pour

Se retrouver sur terre en un bon équilibre

Et repartir voguer, seule, en un monde libre.

Elle y séjourna peu mais y séjourna bien.

Elle en sortit guérie et n’y retourna point.

Le bon docteur Langlois et le docteur Saucier

Avec un bon nursing avaient su remédier.

Un peu plus tard ce fut la tante Rose-Anna.

Qui, elle, avait voulu passer d’vie à trépas.

Pour une première fois, cela n’est pas coutume

El(le) s’en sortit fort bien et sans trop d’amertume.

Mais c’est en INSTITUT, elle, qu’elle a dû aller,

L’hosto ayant changé son nom pour se nommer :

Établiss’ment d’recherches et d’enseignements

Les temps avaient changé, les idées pareill(e)ment

Y faut êtr’de son temps aurait-on dit dans l’temps

C’est c’qu’institut, veut dir’ : c’était plus signifiant.

C’est le docteur Lemieux, Roger, de son prénom

Avec un bon nursing qui la r’mirent « en fonction »

« Établiss’ment pour cure et rétablissement.

Établiss’ment d’recherches et d’enseignements …

« Établissement pour les rétablissements »…

Ca demeure un hosto avecque des patients

Qui y entrent bien sûr pour en sortir un jour,

Améliorés, guéris, le cœur un peu moins lourd

Du fardeau de leurs peines, qu’elles soient « peines d’amour »

Grands chagrins de leur vie ou bien peines … tout court.

Quelle que soit la souffrance, elle sera écoutée

Comprise en entrevue et mieux interprétée

Et si on a questions qu’on voudrait bien poser

On le fait tout de go, y a pas à se gêner.

Les noms ont beau changer, l’esprit reste le même

Même si l’on s’amuse avecque des phonèmes.

Sanatorium? Institut ? Prévost que d’histoires

Qui ont fait de ton nom un lieu des plus notoires.

Il s’y passa des choses, parfois … ostentatoires

Qui, quand on les raconte, c’est difficile à croire.

Les tours qu’les résidents jouaient à leur patron

Témoignant d’un esprit, d’un humour de bon ton.

Et que les infirmières jouent parfois aux docteurs

Sans jamais qu’ces derniers ne leur gardent rancœur

Témoignant par des mots ou des chants bucoliques,

Que les gens de Prévost … ont un esprit d’équipe.

Je vous invite, ce soir, à vous en raconter

Ça vous fera revivre des moments de gaieté.

La décennie soixante, à 4 ans d’ses débuts

Fut l’objet d’un r’nouveau, d’un presqu’inattendu

Et sans trop crier gare, une petite maison

D’une couleur tout rouge et sans trop de pignon

Sut ouvrir aux enfants qui sont parfois souffrants

Un lieu hospitalier d’écoute et de trait’ment.

La pédopsychiatrie était à ses débuts

Toujours sur notr’terrain, mais plus près de la rue.

Les enfants, les ados ont droit d’être écoutés

Quand leur souffrance est telle qu’elle doit être soignée.

1964, avec Camille Laurin,

De l’Université, on trouve le chemin.

Et on y fera route, et on ira par là

Autant qu’on le souhaite, et tant qu’on le voudra.

Et puis, huit ans plus tard, il y eut la fusion.

Avecque Sacré-Cœur, on prit nom : PAVILLON.

Sanatorium, Institut et maintenant : pavillon.

Dis-moi donc Albert as-tu toujours ton nom?

Es-tu toujours « Prévost » avecque ton prénom?

Avec ces changements, ça porte à confusion.

Et si mon oncle Antoine doit y séjourner

Y sera-t-il toujours, lui aussi, bien soigné?

Il a dû y aller et c’est docteur Doucet

Qui l’a reçu et qui l’a pris à son chevet,

Qui s’en est occupé et l’a remis sur pied

Avec un bon nursing toujours aussi dévoué.

De l’ergothérapie, de la psychologie

Et bien d’autres vocables qui finissent en « logie »,

Et du travail social dont il a su user

Pour reprendre sa route, recouvrer sa santé.

Les approches ont changé, le fonds reste le même

Et on y est aimé quelque soit son problème.

Sanatorium, Institut, Pavillon : ben voyons!

On parl’ de toé, Albert, un Albert qui prévaut

Et prévaudra longtemps tant que nous y serons

Portant ton étendard toujours plus loin, plus haut.

En dev’nant Pavillon et en s’associant

Avecque Sacré-Cœur, on a eu des enfants.

On a proliféré quand trois de nos confrères

Sont allés y fonder comm’ça … lalalalère

Le meilleur des services qu’on puisse imaginer

La PsychoSomatique … il fallait y penser.

Mettre des psychiatres parmi des chirurgiens

Et bien d’autres méd’cins « boumbadaboum soinsoin » …

C’était semer sa graine pour pas dire l’bon grain

Parmi savants collègues, ne s’y attendant point.

Te me les amener à ouïr et écouter

Tous leurs patients, ma foi, d’façon plus éclairée.

Et ce fut Henri-Paul, un Villard de son nom

Qui en fut premier chef et en donna le ton.

Je fais ici une pause, trop forte, l’émotion

Je risquerais, ma chère, on n’sait, … la pâmoison.

Quelques années plus tard Prévost peut se vanter

D’avoir clinique externe, nous étions les premiers,

En un domaine, ma foi, à ne pas négliger

Celui très important de la personne âgée.

Et la gérontopsy, chez nous s’est amenée

Sous les auspic(es) du bon docteur Bernard Gauthier.

Avec lui, il y a eu … je n’ose tous les nommer

De bien savants collègues … et vous les connaissez

Qui ont su, savent encor’ et sauront pour longtemps

Approcher et soigner bien de nos vieilles gens.

Aujourd’hui, ça s’appelle enfin … un hôpital :

« HÔPITAL EN SANTÉ MENTALE ALBERT PRÉVOST »

Ça reprend son vocable premier et principal.

Il était temps. Cent ans. Albert Prévost : bravo!

Nous sommes CENTENAIRES, on ne le dirait pas!

A nous voir danser et swinger ! Qui croirait çà?

Pourtant, nous sommes là et le serons longtemps

Tout l’temps que nous aurons et le goût et l’allant

De pouvoir entrevoir et pouvoir écouter

Avecque bienveillance et puis … neutralité

Les misères du monde qu’on voudra bien nous dire

En espérant aller un peu mieux … « pas trop pire ».

Mesdames et messieurs, la fête continue

Et allons-y par là, jusqu’à-z-heures indues.

Jacques Monday, C. 60

 

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