Le 
              mot du président 
            
             
              Et l’humanisme ?
             
              Le ministre de l’Éducation du Québec l’avoue 
              : il ne comprend rien aux bulletins de ses enfants ! 
            Triste dérive d’une éducation nationale qui 
              a voulu faire table rase des acquis. Pourtant, il existe une pratique 
              pédagogique qui a subi l’épreuve du temps, celle 
              qui nous a formés : l’humanisme. 
            Je vous livre mes réflexions à ce propos dans le 
              présent bulletin, réflexions nourries par près 
              de cinquante ans de métier. 
            Le président, 
              Emile Robichaud C.53 
             
            
               
            FÊTE 
              ANNUELLE DES ANCIENS 
              Le lundi 24 avril 2006 
            Au Gésù 
              1202, rue de Bleury à Montréal 
            La tendance se maintient… À cause de la diponibilité 
              des salles au Gésù, il semble que la fête annuelle 
              des anciens soit fixée pour de bon au dernier lundi d’avril. 
              Inscrivez donc ce rendez-vous à votre agenda et invitez d’autres 
              membres de votre conventum à se joindre à vous. 
            Programme 
            
             
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            Vie des conventums
            N.D.L.R. Sauf indication contraire, les personnes apparaissant 
              sur les photos sont identifiées de gauche à droite. 
              On trouvera généralement dans le site Internet de 
              l’Association un compte rendu plus élaboré de 
              ces rencontres et des photos en plus grand nombre. 
            Après un sommet de six rencontres en 2004, les réunions 
              de conventum marquent une pause en 2005 avec deux rencontres, soit 
              celles des conventums de 1945 et de 1959. Pour le conventum de 1950, 
              dont la réunion quinquennale se serait normalement tenue 
              à l’automne, cette rencontre est simplement remise 
              au printemps.  
              
              Conventum 1945 
            Le conventum 1945 se réunissait le 15 novembre dernier, 
              regroupant six de ses membres les plus assidus: Jacques Beauchamp, 
              le Père Guy Demers, s.j., Maurice Joubert, Claude Leduc, 
              Pierre Loyer et Jean-Paul Ouellette.  
            La réunion s’est tenue au restaurant « Le bistro 
              gourmet » sur la rue St-Mathieu. Ce fut l’occasion pour 
              nos collègues de se remémorer leurs confrères 
              étudiants ainsi que les grands enseignants de l’époque 
              qui ont marqué plusieurs générations : Les 
              pères Maurice Vigneau, Bernard Taché, Georges-Henri 
              d’Auteuil, Clément Lamarche, et leur professeur de 
              mathématique Émile Gérard. Ils ont aussi eu 
              une bonne pensée quelqu’un qui jouait alors un rôle 
              souvent ingrat mais nécessaire, le préfet de discipline 
              Dorval Monty s.j.  
             
              Conventum 1959 
            Modèle de fidélité, le conventum 59 continue 
              de se réunir à chaque année. Comme le restaurant 
              Marché Mövenpick de la Place Ville-Marie, où 
              se sont tenues les quatre dernières retrouvailles annuelles 
              d’automne du conventum 59, a fermé ses portes, il fallait 
              trouver une formule tout aussi conviviale tout en respectant les 
              disponibilités pécuniaires de chacun…  
            
                        Le 2 novembre 2005, Jacques 
              D. Girard a invité et reçu les confrères chez 
              lui pour l’apéro, après quoi nous nous sommes 
              retrouvés pour un souper dans un bon restaurant vietnamien 
              du quartier Notre-Dame-de-Grâce. 
            À la vingtaine de confrères présents, Jean 
              Ruest a communiqué les résultats d’un sondage 
              effectué en mars 1961 auprès d’élèves 
              du collège, dans le cadre d’un travail en sociologie 
              pour le professeur Jogues Girard. 
            La question posée comportait quatre choix de réponse. 
              Elle était suivie d’un espace d’une demi-page 
              pour la justification. 
            Êtes-vous en faveur…  
            
              -  de l’annexion du Canada aux États-Unis : 4 %;
 
              - de l’annexion du Canada français à un Canada 
                anglophone : 1 %;
 
              - de l’indépendance du Canada français : 35 
                %;
 
              - du statu quo (demeurer dans la situation actuelle) 
                : 60 %.
 
               
             
            Les justifications ont permis de ventiler ainsi les réponses 
              du statu quo : 
             
               neutre : 22 %; 
                amélioré : 20 %; 
                favorable à plus d’indépendance : 18 %. 
             
            Donner brièvement les raisons de votre réponse. 
            Jean a lu, à ceux qui le souhaitaient, la réponse 
              et la justification qu’ils avaient données alors. Passionnant! 
              Parmi les commentaires, certains ont trouvé que nous n’étions 
              pas très «révolutionnaires» et d’autres, 
              que les opinions n’avaient pas beaucoup changé. 
                        François Cousineau 
              se met alors au piano pour une ronde de refrains nostalgiques repris 
              en chœur. Il faudra insister pour que les confrères 
              quittent et se rendent au resto. Les retrouvailles de conventum 
              : un plaisir toujours renouvelé! 
            Bernard Downs 
             
              Conventum 1950 
            Préférant le printemps à l’automne, 
              le conventum 1950 se réunira le mardi 9 mai, à 18 
              :00 heures, au restaurant « Les infidèles », 
              situé au 771, rue Rachel est. Pour plus de renseignements, 
              communiquer avec Gilles Lavigueur, 514 769 1805. 
              
            Remonter 
              
            Les lieutenants-gouverneurs
            Gaspard Fauteux et Jean-Louis Roux au cœur de l’histoire 
              du Québec 
            
               
                Le vendredi deux décembre dernier, Madame 
                    Lise Thibault, lieutenant-gouverneur du Québec, présidait 
                    au lancement d’un très bel ouvrage intitulé 
                    : L’Histoire du Québec à travers ses 
                    lieutenants-gouverneurs. Elle avait invité à 
                    cette impressionnante cérémonie des représentants 
                    de toutes les institutions qui ont formé des lieutenants-gouverneurs 
                    du Québec. Le président de votre association 
                    y était, accompagné de son épouse. La 
                    dédicace qu’a rédigée Madame Thibault 
                    dans l’exemplaire qui était réservé 
                    à l’Association des Anciens du Collège 
                    dit l’essentiel :  
                   «Monsieur Émile Robichaud 
                    Comme président des Anciens 
                    du Collège Sainte-Marie 
                    où les lieutenants-gouverneurs 
                    Gaspard Fauteux 
                    Jean-Louis Roux 
                    ont puisé valeurs et savoir» 
                  Notre collègue Jean-Louis s’est excusé 
                    de son absence, retenu qu’il était à Montréal 
                    par son rôle dans Antigone, au Théâtre 
                    du Nouveau-Monde. 
                  La présentation officielle des représentants 
                    de chacune de ces institutions était, en quelque sorte, 
                    un rappel du rôle important qu’elles ont joué 
                    dans l’histoire du Québec. 
                  Décidément, la «grande noirceur» 
                    n’était pas aussi noire que d’aucuns le 
                    proclament. 
                   
                    Le président, 
                    Émile Robichaud C. 53 
                     | 
                  
                  M. Émile Robichaud, 
                    Président de l’AACSM, l’Honorable Lise 
                    Thibault,  
                    Lieutenant-gouverneur du Québec,  
                    Madame Cécile Robichaud  | 
               
             
            
              
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            La pratique pédagogique 
              à l’épreuve du temps
            
            Le temps, a dit un sage, se venge de ce qu’on fait sans lui 
              : les réformateurs de nos systèmes d’éducation 
              l’ont oublié. Leur légèreté nous 
              a transformés en Sisyphes, condamnés à remonter 
              à perpétuité le rocher des réformes. 
            Le temps… 
            Le temps que l’homme prend pour s’arrêter, pour 
              réfléchir, pour observer en lui et autour de lui le 
              travail de la Vie et en transmettre l’essentiel à ceux 
              qui viennent après lui : la vie, la pensée, la culture… 
            Le temps que l’homme façonne : l’histoire… 
            Définir ainsi le temps, c’est reconnaître à 
              l’homme une liberté, un accès, à l’universel 
              que lui ont refusés, sans le dire et, souvent même, 
              sans s’en rendre compte, une bonne partie des artisans des 
              réformes scolaires des quarante dernières années. 
             
              Le temps que l’homme prend… 
            La bousculade qui a présidé aux grandes réformes 
              de l’éducation n’est pas un accident de parcours 
              : il fallait faire vite, il fallait changer, tout changer pour suivre 
              le cours de l’histoire devenue porteuse du salut 
              : l’histoire avait assumé le rôle de Dieu ! Et 
              ce dieu exigeant ne souffrait pas que l’on résistât 
              au premier de ses commandements : le progrès. Prendre le 
              temps de réfléchir, de mesurer l’impact des 
              changements, c’eût été, en quelque sorte, 
              pécher contre l’esprit du progrès, le seul 
              péché qui ne sera pas pardonné. 
            Ainsi imprégnés d’historicisme, les réformateurs 
              se sont lancés, tête première… en avant 
              : il fallait, selon l’expression reçue, aller de 
              l’avant : pas question, surtout de revenir en arrière. 
              C’est ainsi que le progrès s’est trouvé 
              figé dans un monde à deux dimensions : l’avant 
              et l’après. Il n’y avait plus de progrès 
              que linéaire et tout ce qui appartenait au passé était… 
              dépassé. Cela valait pour les manuels, pour les programmes, 
              pour les méthodologies, pour les maisons d’éducation 
              et pour les philosophies de l’éducation. 
             
              Tout cela procède, aussi, d’une véritable révolution 
              dans l’ordre de la pensée : dans cette vision matérialiste, 
              structuraliste du monde, «L’homme meurt comme sujet 
              autonome et devient le champ d’action de forces ou de structures 
              qui échappent à son appréhension consciente.»1 
              Il lui faut donc se soumettre au déroulement de l’histoire 
              et en suivre le cours le plus fidèlement possible. 
            Il n’y a plus de vérités permanentes, d’invariants 
              qui échappent aux temps. Il n’y a de réel (et 
              d’utile) que l’actuel. 
            La pratique pédagogique contemporaine est imprégnée 
              de cette conception de l’histoire et du rôle de l’homme 
              dans l’histoire. 
            L’obsession du changement a pris la place de la recherche 
              du sens. 
            Il faut voir, entre autres, les tableaux comparatifs que les technocrates 
              utilisent pour vendre le progrès. Ainsi, autrefois 
              les enseignants se limitaient aux connaissances : à l’avenir, 
              enfin, ils s’occuperont, grâce aux nouveaux programmes, 
              des habiletés ! Et, bien sûr, résultera, 
              de tout cela, une évaluation différente : 
              car évaluer une habileté, c’est évaluer 
              si un élève a intégré des connaissances 
              dans la pratique. 
            Vous aurez beau rappeler qu’une dictée, qu’une 
              version latine, qu’un problème d’algèbre 
              n’ont jamais été autre chose que l’évaluation 
              de l’intégration des connaissances dans la pratique, 
              rien n’y fait : la loi du progrès exige que chacune 
              des institutions consacre des sommes d’argent énormes 
              à l’achat de nouveaux manuels conformes aux 
              exigences des nouveaux programmes eux-mêmes fidèles 
              à la nouvelle dialectique. 
            Pourtant la sagesse nous avait appris que «l’excès 
              dans la mise en œuvre se fait aux dépens de la recherche 
              du sens.»2 Mais cette recherche du sens exige que l’homme 
              prenne du temps… 
            Du temps pour réfléchir… 
            Du temps pour vivre avec la pensée… 
            Du temps pour partager, avec d’autres hommes qui ont vécu 
              avant lui et qui vivent en même temps que lui, le fruit de 
              ses réflexions. 
             
              Cette recherche du sens exige, surtout, que l’homme ne se 
              considère pas uniquement comme le produit de son temps mais 
              reconnaisse «l’aptitude de l’esprit à traverser 
              l’histoire sans s’abîmer complètement en 
              elle.»3  
             
              Le temps que l’homme façonne… 
            L’homme a laissé des traces dans sa longue traversée 
              de l’histoire. Des traces dans le langage qu’il a façonné 
              pour se saisir lui-même et pour saisir l’univers, pour 
              se dire à lui-même et dire aux autres le fruit de sa 
              longue observation de son monde intérieur et du monde qui 
              l’entoure. Langage aux multiples facettes et aux multiples 
              moyens, oeuvres passées au crible du temps et parvenues jusqu’à 
              nous pour nous rappeler que l’esprit humain est au cœur 
              de l’histoire et qu’il l’a traversée «sans 
              s’abîmer complètement en elle». 
            Comme ils sont beaux les mots bizarres, les mots exceptionnels 
              quand on les considère ainsi comme des traces de l’esprit 
              humain ! Et combien significative de l’esprit du temps que 
              cette volonté récemment proclamée de simplifier 
              la langue, de créer un nouveau français standard 
              épuré des fantaisies de l’esprit humain ! Volonté 
              de tout clarifier, de tout standardiser alors que «les 
              mots fixés, établis depuis très longtemps, 
              les mots qui avaient servi à des milliers d’existences 
              humaines, se chargeaient d’émotion, d’un voltage 
              considérable, qu’ils ont perdu.» Et Marguerite 
              Yourcenar d’ajouter : Il y a des domaines, comme la religion 
              ou la poésie, qui doivent rester obscurs ou éblouissants, 
              ce qui revient au même.»>4 
            L’éblouissement, cette troisième dimension 
              par laquelle l’esprit humain échappe au temps et marque, 
              aussi, le temps.  
            L’éducation, qui étouffe dans son pauvre monde 
              à deux dimensions, a grandement besoin d’éblouissement 
              car dans sa course folle, dans sa progression insensée, 
              il n’y a aucune recherche du sens. 
            Tout se passe comme si on avait oublié que l’âme 
              humaine est capax hominis, apte à saisir le sens 
              de la démarche humaine, au même titre que saint Augustin 
              disait que l’homme est capax Dei. 
            
            
            Au-delà du temps… 
            Quand nous aurons compris que «l’universalité 
              se situe dans la dimension de la profondeur et non dans l’extension,»5 
              quand il se trouvera un nombre raisonnable d‘éducateurs 
              qui croiront que nous pouvons «entrer en communion avec tout 
              le passé et ainsi nous arracher à l’étroitesse 
              de notre temporalité première et partager avec les 
              meilleurs esprits ces vérités magnifiques et éternelles» 
              (quae immensa, quae éterna sunt)6, alors, mais alors seulement, 
              l’éducation retrouvera un sens. 
            Nous cesserons de tout bousculer, de tout chambarder parce que 
              nous aurons enfin compris que «toute vérité 
              (…) ne s’offre pas à nous sous forme de parcelles 
              de métal natif à l’état pur, mais à 
              l’état d’alliage ou de combinaison avec une réalité 
              humaine.» 7 
            Et nous retrouverons le respect des grands maîtres et des 
              grandes œuvres parce que, plutôt que de consacrer toutes 
              nos énergies à modifier l’apparence des choses, 
              nous en rechercherons le sens. 
            À la fin de ses Mémoires d’Hadrien, 
              Marguerite Yourcenar cite ce beau poème de l’empereur 
              : 
            
               Animula vagula, blandula…, 
                Petite âme, âme tendre et flottante, 
                compagne de mon corps, qui fut ton hôte, 
                tu vas descendre dans ces lieux pâles, 
                durs et nus, où tu devras renoncer 
                aux jeux d’autrefois. Un instant encore, 
                regardons ensemble les rives familières, 
                les objets que sans doute nous ne reverrons plus… 
                Tâchons d’entrer dans la mort les yeux ouverts…8 
               
             
            Mort en 138, l’empereur nous est, ô combien, contemporain. 
              Entre son dialogue intérieur avec sa petite âme, 
              tendre et flottante et la méditation d’Allan Bloom 
              sur l’Âme désarmée, dix-huit 
              siècles et demi se sont écoulés… 
            Non, l’esprit de l’homme ne s’est pas complètement 
              abîmé dans l’histoire… 
            Quae aeterna quae immensa sunt… 
             
            Emile Robichaud C. 53 
             1 FINKIELKRAUT, Alain, La défaite de la 
              pensée, Paris, Gallimard, 1987, p. 80. 
              2 DUFRESNE, Jacques, La Reproduction humaine industrialisée, 
              I.Q.R.C., Québec, 1986, p. 88. 
               
              3 INKIELKRAUT, Alain, ibid, p. 124. 
              4 OURCENAR, Marguerite, Les Yeux ouverts, Paris, Le Centurion, 1980. 
               
              5 MARCEL, Gabriel, Les hommes contre l’humain, Paris, Éditions 
              du Vieux Colombier, 1951, p. 202. 
              6 SÉNEQUE, De brevitate vitae 14, 1-2. 
              7 MARROU, Henri-Irénée, De la connaissance historique, 
              Paris, Seuil, 1954. 
              8 YOURCENAR, Marguerite, Mémoires d’Hadrien, Paris, 
              Plon, 1951, p. 423. 
                
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            Les 
              anciens publient…
             
            La chronique “Les anciens publient” paraît ordinairement 
              dans le bulletin qui suit le Salon du livre de Montréal et 
              se base sur un recensement paraissant dans le programme du Salon. 
              Nous y ajoutons d’autres publications quand nous en sommes 
              informés mais nous réalisons bien que notre liste 
              n’est pas complète 
            Francine ALLARD, C. 68, Mon royaume pour un biscuit, aux 
              éditions Hurtubise HMH. 
            Pierre CAMU, c. 42, Le Saint-Laurent et les Grands Lacs, 
              aux éditions Hurtubise HMH. 
            Pierre DANSEREAU, C. 29, LA LANCÉE, chez Multimondes. Il 
              s’agit du premier tome de l’autobiographie du grand 
              environnementaliste, couvrant les années 1911 à 1936. 
            Marcel DUBÉ, C. 49, ANDRÉ PITRE, aux éditions 
              Art Global. 
            Jérôme ÉLIE, élève au collège 
              de 1956 à 1961, L’ESTRANGE DANS SA NUIT, aux éditions 
              de la Pleine Lune. 
            Laurent LAPLANTE, ancien professeur de Méthode au collège, 
              JE N’ENTENDS PLUS QUE TON SILENCE, aux éditions JCL. 
             
             
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            Suggestion 
              pour une bonne action  
            
            Au cours de l'année 2005, j'ai eu le bonheur de rendre visite 
              au père Gérard Delisle en deux occasions à 
              la résidence des jésuites à Saint-Jérôme. 
            La première fois, c'était avec un vieux copain des 
              années cinquante, François Trépanier, qui fut 
              élève au collège de 1949 â 1952, soit 
              des Éléments français à la Méthode. 
              Lorsque nous nous sommes rencontrés, j'arrivais en Éléments 
              latins. Et notre premier souvenir commun (il y en a eu des milliers 
              depuis, d'autant plus que nous avons été collègues 
              à LA PRESSE et que nous nous sommes mariés le même 
              jour, en 1962...), ce fut une baignade au cap Saint-Jacques, organisée 
              par le père Delisle. 
            Notre intention commune ce jour-là de février, c'était 
              d'amener le père Delisle luncher au restaurant. Pas question, 
              dit-il (d'autant plus que ses vieilles jambes compliquent ses déplacements!) 
              Nous étions ses hôtes, et c'est lui qui nous invitait 
              à prendre le repas à la résidence des jésuites. 
              Durant le repas, le père Laval Girard s'est joint à 
              nous, décuplant ainsi le plaisir que me procurait cette visite. 
            Nous avons passé environ trois heures en sa compagnie, à 
              ressasser de vieux souvenirs de cette incroyable maison d'institution 
              et de formation personnelle qu'était le collège Sainte-Marie. 
              Les yeux du père Delisle pétillaient de plaisir. Il 
              n'avait pas besoin de nous dire à quel point il était 
              heureux, ça se devinait tellement facilement. 
            J'y suis retourné en novembre, cette fois avec ma femme 
              Martha et mon frère Gilles, avec des résultats semblables, 
              quoique les souvenirs qu'on a partagés prenaient évidemment 
              une autre dimension, tant avec mon épouse qu'avec mon frère, 
              lui-même élève au collège. 
            Je reconnais que le préambule est démesurément 
              long pour en arriver à la suggestion que je veux vous proposer, 
              et qui se résumera en quelques lignes. 
            Si vous avez du temps libre, et si les déplacements en voiture 
              ne vous sont pas trop pénibles, et si, en second lieu, vous 
              connaissez un ancien professeur du collège qui vit sa retraite 
              à la résidence de Saint-Jérôme, trouvez 
              le moyen de lui rendre visite. C'est une marque de gratitude qui 
              fait grandement plaisir, et qui vous réchauffe le coeur. 
             
            Et je vous garantis que tant à l'aller qu'au retour, pendant 
              le voyage en voiture, le collège Sainte-Marie occupera toute 
              la place dans vos réflexions. Quel bonheur! 
            Guy Pinard C. 57 
              
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            Henri 
              Tranquille 1916 – 2005 : Témoignage d’un jeune 
              collégien
            Nous sommes en 1947. Un jeune collégien quitte le Couvent 
              des Sœurs de la Providence, coin Ste-Catherine et St-Hubert. 
              Il y sert la messe tous les matins et en retour, les bonnes Religieuses 
              lui assurent le vivre et le couvert. 
            Il s’achemine vers le Collège Ste-Marie où 
              il fait ses études classiques. 
            Il ne peut s’empêcher d’entrer à la Librairie 
              Tranquille, 87 ouest rue Ste-Catherine, tél. : BE 6571. Derrière 
              un comptoir surchargé de livres, surgit un Monsieur. 
              « Qu’est-ce que je peux faire pour toi mon garçon?» 
            C’était mon premier contact avec Henri Tranquille. 
            « J’aime beaucoup lire Monsieur; je suis un collégien 
              du Ste-Marie, mais pas très riche…Que me conseillez-vous?» 
            J’avais 16 ans! Il m’amène devant une étagère 
              où règne la Collection Nelson, livres de poche du 
              temps. 
             « 
              J’ai ici quelque chose qui devrait t’intéresser 
              : le Comte de Monté-Cristo d’Alexandre Dumas, en 6 
              volumes.» 
              « Combien? 
              - Je te laisserais ça à 40 cents du volume. 
              - 4 fois 6 égale 2,40$! Ouf! Je suis intéressé, 
              mais ne dispose pas d’une pareille somme! 
              - Tu m’as l’air d’un jeune homme honnête; 
              je vais faire un marché avec toi; je te vends le premier 
              volume et je te garde les autres. Tu peux venir les chercher quand 
              tu voudras.» 
               
              Ce fut notre première entente, mais non la dernière. 
              J’ai encore, à l’âge de 75 ans, une soixantaine 
              de volumes de la Collection Nelson dans ma bibliothèque : 
              Alphonse Daudet, Charles Dickens, les Pensées de Pascal et 
              même l’Introduction à la vie dévote de 
              Saint-François-de-Sales…« Il faut varier tes 
              lectures…» , me disait-il en riant. 
            Et puis la vie nous a séparés. J’ai eu le bonheur 
              de le revoir en 2001, à l’occasion d’une rencontre 
              des Anciens du Ste-Marie. Nous avons échangé. Il n’avait 
              pas changé…toujours rieur et doté d’une 
              mémoire extraordinaire. 
            Il est décédé le 20 novembre 2005, à 
              l’âge de 89 ans… 
            Merci Henri pour tout ce que tu m’as donné et que 
              j’ai transmis à des milliers d’étudiants 
              pendant mes 32 ans d’enseignement. 
            En 2006, j’ai toujours un livre à lire sur ma table 
              de chevet et ce goût de la lecture, c’est toi qui me 
              l’a donné… 
            Léo Côté, C.50 
             
            Remonter 
             
              
            En 
              bref
            Jacques R. Roy, C. 57, est devenu le 4 novembre 2005, le trente-sixième 
              président de la Conférence des juges du Québec 
              qui regroupe les juges des trois Chambres de la cour du Québec: 
              Chambre civile, Criminelle et pénale et Jeunesse ainsi que 
              les juges des Cours municipales de Montréal, Québec 
              et Laval. 
            La revue Relations publiée par les Jésuites depuis 
              1941 continue de susciter la réflexion sur les grands enjeux 
              de notre temps. Le numéro de janvier-février 2006 
              présente un dossier intitulé « à la rencontre 
              de l’islam ». Celui de mars-avril est consacré 
              aux luttres des femmes dans les pays du Sud. Pour en savoir plus, 
              consulter le site de la revue : www.revuerelations.qc.ca. 
             
               
            Remonter 
              
              
            Le collège Sainte-Marie 
              et ses parrains politiques.
            Nous connaissons bien le rôle du père Félix 
              Martin S.J. comme fondateur du collège Sainte-Marie, et tout 
              ce qu’il a fait pour son développement. Non seulement 
              en était-il le fondateur, mais il en fut même au départ 
              le propriétaire, ayant acheté en 1846 le terrain Donegani 
              où devait être construit le collège. 
            
             Mais 
              pour fonctionner normalement, le collège devait être 
              doté du statut juridique que donne l’incorporation 
              et celle-ci devait être votée en chambre par les représentants 
              du peuple. Nous sommes à l’époque du Canada-Uni, 
              plus de dix après qu’une loi du Parlement britannique 
              ait réuni les deux chambres du Bas et du Haut Canada. La 
              création d’une institution d’enseignement secondaire 
              dirigée par les Jésuites au départ n’allait 
              pas de soi. Les tensions sont encore vives entre les communautés 
              après que des émeutiers aient mis le feu au Parlement 
              à Montréal pour protester contre la loi indemnisant 
              ceux qui avaient subi des dommages lors de la rébellion de 
              1837-38. Il fallait vaincre l’opposition de nombreux députés 
              anti-catholiques orangistes et autres qui redoutaient l’influence 
              du clergé. 
            Le projet de loi incorporant le collège Sainte-Marie fut 
              présenté à l’assemblée du Canada-Uni 
              en août 1852 par John Young, député de Montréal 
              et commissaire des Travaux publics, homme d’affaires aux nombreuses 
              réalisations dont la moindre n’est pas la construction 
              du port de Montréal. On s’étonnera peut-être 
              qu’un député né en Écosse, de 
              foi protestante propose la loi d’incorporation d’une 
              institution catholique et française telle que le collège 
              Sainte-Marie. Il faut savoir que le collège est situé 
              à l’intérieur des limites de son comté. 
              Ensuite, tout français qu’il soit par sa direction 
              et ses méthodes d’éducation, le collège 
              ouvrait alors ses classes aux élèves de langue anglaise 
              autant que de langue française. Le projet de loi d’incorporation 
              du collège Sainte-Marie est présenté en première 
              lecture le 27 août 1852. 
               
              Le débat sur le projet de loi aura lieu lors de la deuxième 
              lecture du projet de loi, le 16 octobre 1852, et donne lieu à 
              des prises de position fort révélatrices. George Brown, 
              député indépendant très influent dans 
              le Haut-Canada, s’opposa avec force à l’incorporation 
              du collège Sainte-Marie, invoquant la présentation 
              imminente d’une loi-cadre devant régir l’ensemble 
              des institutions d’éducation et de charité. 
              En fait, Brown était opposé aux institutions « 
              séparées » françaises et catholiques, 
              qu’il fustigeait dans son journal The Globe. George-Étienne 
              Cartier pour sa part, adopte une attitude plus ambiguë, disant 
              (en se référant à Brown) qu’« il 
              n’aime pas les hypocrites, qu’ils soient Jésuites, 
              Baptistes ou Free churchmen »…. Il n’en appuie 
              pas moins le projet de M. Young (Journal de Québec, 16 octobre 
              1852). D’autres députés, comme Joseph Cauchon, 
              se prononceront sans réserve en faveur du projet d’incorporation 
              du Collège Sainte-Marie. 
             Mais 
              celui qui défendra avec le plus de conviction l’incorporation 
              du collège des Jésuites sera l’ancien chef du 
              Parti canadien devenu Parti patriote, un tribun agnostique qui refusera 
              les sacrements jusque sur son lit de mort : Louis-Joseph Papineau. 
              Il n’est pas resté de texte de son discours, mais les 
              journaux de l’époque relateront qu’il fit un 
              fort vibrant éloge des institutions d’éducation 
              du Bas-Canada. 
            L’incorporation du collège Sainte-Marie fut votée 
              en troisième lecture et reçut la sanction royale le 
              10 novembre 1852.  
            Trente-sept ans plus tard, soit en 1889, le premier ministre John 
              A. MacDonald se félicitait de ce que l’Assemblée 
              du Canada-Uni ait adopté par une forte majorité la 
              loi d’incorporation du collège Sainte-Marie et déclarait 
              : « J’ai voté cette loi…et je n’ai 
              pas encore eu l’occasion de le regretter. Cette institution 
              a continué son œuvre utile. Nous n’entendons pas 
              formuler une seule plainte au sujet de son enseignement, nous n’entendons 
              pas dire qu’elle pervertit la jeunesse, qu’elle enseigne 
              des doctrines déloyales ou des doctrines de nature à 
              jeter le discrédit sur le collège. Nous entendons 
              dire, au contraire, que cette institution a continué, et 
              continue encore à sa mission, qu’elle remplit avec 
              succès. » 
            Richard L’Heureux, C. 62 
            Sources : Journal de Québec, 16 octobre 1852, Desjardins, 
              Paul, S.J. : Le Collège Sainte-Marie de Montréal – 
              La Fondation, Le Fondateur, Collège Sainte-Marie, Montréal 
              1940. 
             
              
            Remonter 
             
              
            Passons sur l'autre rive (Marc 
              3,35)
            Jean Laramée, s.j., C. 23, décédé 
              à Saint-Jérôme, le 17 janvier 2006. Entré 
              chez les Jésuites en 1923. Il avait étérecteur 
              du collège Brébeuf de 1942 à 1947. 
            Roger Larose, C. 27, ancien doyen de la Faculté 
              de Pharmacie et Vice-doyen de l’Université de Montréal, 
              décédé le 6 novembre 2005. 
            Pierre Angers s.j., C. 29, décédé 
              à Saint-Jérôme en janvier 2006. Il avait été 
              professeur au collège. 
            Roger Charland, C. 30, ingénieur, décédé 
              à Montréal le 8 décembre 2005. 
            Henri Tranquille, C. 36, libraire, décédé 
              à Montréal le 20 novembre 2005. 
            Roger Bordeleau, C. 37, optométriste, décédé 
              à Montréal le 23 janvier 2006. Il était le 
              père de Daniel Bordeleau, C. 67. 
            François-J. Lessard, C. 38, courtier en 
              valeurs mobilières, décédé à 
              Montréal le 25 septembre 2005. 
            Gabriel Marcotte, c. 40, professeur à l’école 
              des Beaux-Arts de Montréal, décédé le 
              10 janvier 2005 
            Roderick Jodoin, C. 41, médecin, décédé 
              à Montréal le 3 janvier 2005. 
            Laurent-Robert Laporte, C. 41, prêtre, ancien 
              directeur de disciples d’Emmaüs, décédé 
              à Montréal le 25 novembre 2005. 
            René Reeves, C. 44, ingénieur, ancien 
              vice-président à Radio-Québec et professeur 
              de management à l’Université du Québec 
              à Gatineau, décédé à Montréal 
              le 2 octobre 2005. 
            André Labonté, C. 50, notaire, avocat, 
              ancien secrétaire de la Commission des droits de la personne 
              du Québec 
            J. G. Pierre Gauvin, C. 49, gestionnaire, décédé 
              à Ottawa le 12 décembre 2005. 
            François Hogue, C. 51, notaire, décédé 
              à Montréal le 3 décembre 2005.  
            Andé Paquin, C. 51, dessinateur et technicien 
              en architecture, décédé à St-Léonard 
              le 9 novembre 2005. 
            André-Marc Dauth, C. 54, notaire et professeur 
              à l’Université de Montréal, décédé 
              à Montréal le 30 septembre 2005. 
            Bertrand Malenfant, C. 57, décédé 
              en septembre 2005 
            Yves Jetté, C. 59, médecin, décédé 
              à Montréal le 2 juin 2005. 
            Noël Audet, écrivain et ancien professeur 
              de français au collège, décédé 
              à Saint-Mathieu-de-Beloeil le 29 décembre 2005. 
             
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