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Le bilinguisme dicté de New York
En 1867, un changement important qui affecte les politiques académiques du collège se produit. Le supérieur de la mission de New York-Canada, le père Perron, tente de mettre le français et l'anglais sur un pied d'égalité au collège Sainte-Marie. D'après lui, comme la ville est en majorité anglophone (le nombre de francophones ne dépassera le nombre d'anglophones qu'en 1881), le français est appelé à disparaître. Cette décision apparaît étrange au père Paul Desjardins, qui ne manque pas de souligner [dans son histoire du collège] que sur 146 élèves inscrits
(en excluant les élèves de Philosophie), seulement 35 ont l'anglais comme langue maternelle. [...] Le recteur, le père Vignon n'est pas d'accord avec cette décision, ni les professeurs. Elle suscite aussi la méfiance des Canadiens. Mais cette politique doit être suivie. Il est alors difficile pour les professeurs, qui possèdent rarement les deux langues, de satisfaire à ces exigences.
À l'automne 1869, le supérieur de New York décide de remplacer le père Larcher, en poste depuis trop longtemps selon lui. Le nouveau professeur de Rhétorique s'appelle le père John McAuley. Il est anglophone mais tous les élèves de sa classe sont francophones ; comme il ne parle pas assez bien le français, il a fallu le remplacer par un autre pour l'enseignement de cette matière. Le père McAuley ne demeure qu'une seule année professeur de Rhétorique, et le père Larcher reprend sa place. Finalement, cette année-là, le père Jean Bapst (1815-1887), le nouveau supérieur de la mission de
New York, décide de garder le statu quo. Le français gardera la place qu'il a toujours occupée au collège. Voilà qui venait de mettre fin à deux années d'incertitudes.
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