Association des anciens élèves du collège Sainte-Marie
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BULLETIN DES ANCIENS

Extraits du Bulletin d'avril 2006

 


Le mot du président


Et l’humanisme ?


Le ministre de l’Éducation du Québec l’avoue : il ne comprend rien aux bulletins de ses enfants !

Triste dérive d’une éducation nationale qui a voulu faire table rase des acquis. Pourtant, il existe une pratique pédagogique qui a subi l’épreuve du temps, celle qui nous a formés : l’humanisme.

Je vous livre mes réflexions à ce propos dans le présent bulletin, réflexions nourries par près de cinquante ans de métier.

Le président,
Emile Robichaud C.53

 

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FÊTE ANNUELLE DES ANCIENS
Le lundi 24 avril 2006

Au Gésù
1202, rue de Bleury à Montréal

La tendance se maintient… À cause de la diponibilité des salles au Gésù, il semble que la fête annuelle des anciens soit fixée pour de bon au dernier lundi d’avril. Inscrivez donc ce rendez-vous à votre agenda et invitez d’autres membres de votre conventum à se joindre à vous.

Programme

      • 16 h 30 Messe à l’église
      • 17 h 15 Assemblée générale à la salle d’Auteuil
      • 18 h 00 Réception

 

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Vie des conventums

N.D.L.R. Sauf indication contraire, les personnes apparaissant sur les photos sont identifiées de gauche à droite. On trouvera généralement dans le site Internet de l’Association un compte rendu plus élaboré de ces rencontres et des photos en plus grand nombre.

Après un sommet de six rencontres en 2004, les réunions de conventum marquent une pause en 2005 avec deux rencontres, soit celles des conventums de 1945 et de 1959. Pour le conventum de 1950, dont la réunion quinquennale se serait normalement tenue à l’automne, cette rencontre est simplement remise au printemps.


Conventum 1945

Le conventum 1945 se réunissait le 15 novembre dernier, regroupant six de ses membres les plus assidus: Jacques Beauchamp, le Père Guy Demers, s.j., Maurice Joubert, Claude Leduc, Pierre Loyer et Jean-Paul Ouellette.

La réunion s’est tenue au restaurant « Le bistro gourmet » sur la rue St-Mathieu. Ce fut l’occasion pour nos collègues de se remémorer leurs confrères étudiants ainsi que les grands enseignants de l’époque qui ont marqué plusieurs générations : Les pères Maurice Vigneau, Bernard Taché, Georges-Henri d’Auteuil, Clément Lamarche, et leur professeur de mathématique Émile Gérard. Ils ont aussi eu une bonne pensée quelqu’un qui jouait alors un rôle souvent ingrat mais nécessaire, le préfet de discipline Dorval Monty s.j.


Conventum 1959

Modèle de fidélité, le conventum 59 continue de se réunir à chaque année. Comme le restaurant Marché Mövenpick de la Place Ville-Marie, où se sont tenues les quatre dernières retrouvailles annuelles d’automne du conventum 59, a fermé ses portes, il fallait trouver une formule tout aussi conviviale tout en respectant les disponibilités pécuniaires de chacun…

Conventum 59: Jacques Grenier,
Renault Gaudet, Jacques Malboeuf et Pierre Angrignon
Conventum 59: Jacques Précourt,
Marc Gagnon et Jean Paré
Conventum 59: Pierre Angrignon,
Robert Lemay, Jacques Grenier,
Jacques D. Girard et Roger Bourdages

Conventum 59: François Cousineau, Louis Famelart, Jacques D. Girard
et Marc Valois

Conventum 59: Jean Ruest, heureux de révéler le sondage de 1961

Le 2 novembre 2005, Jacques D. Girard a invité et reçu les confrères chez lui pour l’apéro, après quoi nous nous sommes retrouvés pour un souper dans un bon restaurant vietnamien du quartier Notre-Dame-de-Grâce.

À la vingtaine de confrères présents, Jean Ruest a communiqué les résultats d’un sondage effectué en mars 1961 auprès d’élèves du collège, dans le cadre d’un travail en sociologie pour le professeur Jogues Girard.

La question posée comportait quatre choix de réponse. Elle était suivie d’un espace d’une demi-page pour la justification.

Êtes-vous en faveur…

  1. de l’annexion du Canada aux États-Unis : 4 %;
  2. de l’annexion du Canada français à un Canada anglophone : 1 %;
  3. de l’indépendance du Canada français : 35 %;
  4. du statu quo (demeurer dans la situation actuelle) : 60 %.

Les justifications ont permis de ventiler ainsi les réponses du statu quo :

neutre : 22 %;
amélioré : 20 %;
favorable à plus d’indépendance : 18 %.

Donner brièvement les raisons de votre réponse.

Jean a lu, à ceux qui le souhaitaient, la réponse et la justification qu’ils avaient données alors. Passionnant! Parmi les commentaires, certains ont trouvé que nous n’étions pas très «révolutionnaires» et d’autres, que les opinions n’avaient pas beaucoup changé.

François Cousineau se met alors au piano pour une ronde de refrains nostalgiques repris en chœur. Il faudra insister pour que les confrères quittent et se rendent au resto. Les retrouvailles de conventum : un plaisir toujours renouvelé!

Bernard Downs


Conventum 1950

Préférant le printemps à l’automne, le conventum 1950 se réunira le mardi 9 mai, à 18 :00 heures, au restaurant « Les infidèles », situé au 771, rue Rachel est. Pour plus de renseignements, communiquer avec Gilles Lavigueur, 514 769 1805.

 

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Les lieutenants-gouverneurs

Gaspard Fauteux et Jean-Louis Roux au cœur de l’histoire du Québec

Le vendredi deux décembre dernier, Madame Lise Thibault, lieutenant-gouverneur du Québec, présidait au lancement d’un très bel ouvrage intitulé : L’Histoire du Québec à travers ses lieutenants-gouverneurs. Elle avait invité à cette impressionnante cérémonie des représentants de toutes les institutions qui ont formé des lieutenants-gouverneurs du Québec. Le président de votre association y était, accompagné de son épouse. La dédicace qu’a rédigée Madame Thibault dans l’exemplaire qui était réservé à l’Association des Anciens du Collège dit l’essentiel :

«Monsieur Émile Robichaud
Comme président des Anciens
du Collège Sainte-Marie
où les lieutenants-gouverneurs
Gaspard Fauteux
Jean-Louis Roux
ont puisé valeurs et savoir»

Notre collègue Jean-Louis s’est excusé de son absence, retenu qu’il était à Montréal par son rôle dans Antigone, au Théâtre du Nouveau-Monde.

La présentation officielle des représentants de chacune de ces institutions était, en quelque sorte, un rappel du rôle important qu’elles ont joué dans l’histoire du Québec.

Décidément, la «grande noirceur» n’était pas aussi noire que d’aucuns le proclament.


Le président,
Émile Robichaud C. 53

 

M. Émile Robichaud, Président de l’AACSM, l’Honorable Lise Thibault,
Lieutenant-gouverneur du Québec,
Madame Cécile Robichaud

 

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La pratique pédagogique à l’épreuve du temps

Le temps, a dit un sage, se venge de ce qu’on fait sans lui : les réformateurs de nos systèmes d’éducation l’ont oublié. Leur légèreté nous a transformés en Sisyphes, condamnés à remonter à perpétuité le rocher des réformes.

Le temps…

Le temps que l’homme prend pour s’arrêter, pour réfléchir, pour observer en lui et autour de lui le travail de la Vie et en transmettre l’essentiel à ceux qui viennent après lui : la vie, la pensée, la culture…

Le temps que l’homme façonne : l’histoire…

Définir ainsi le temps, c’est reconnaître à l’homme une liberté, un accès, à l’universel que lui ont refusés, sans le dire et, souvent même, sans s’en rendre compte, une bonne partie des artisans des réformes scolaires des quarante dernières années.


Le temps que l’homme prend…

La bousculade qui a présidé aux grandes réformes de l’éducation n’est pas un accident de parcours : il fallait faire vite, il fallait changer, tout changer pour suivre le cours de l’histoire devenue porteuse du salut : l’histoire avait assumé le rôle de Dieu ! Et ce dieu exigeant ne souffrait pas que l’on résistât au premier de ses commandements : le progrès. Prendre le temps de réfléchir, de mesurer l’impact des changements, c’eût été, en quelque sorte, pécher contre l’esprit du progrès, le seul péché qui ne sera pas pardonné.

Ainsi imprégnés d’historicisme, les réformateurs se sont lancés, tête première… en avant : il fallait, selon l’expression reçue, aller de l’avant : pas question, surtout de revenir en arrière. C’est ainsi que le progrès s’est trouvé figé dans un monde à deux dimensions : l’avant et l’après. Il n’y avait plus de progrès que linéaire et tout ce qui appartenait au passé était… dépassé. Cela valait pour les manuels, pour les programmes, pour les méthodologies, pour les maisons d’éducation et pour les philosophies de l’éducation.


Tout cela procède, aussi, d’une véritable révolution dans l’ordre de la pensée : dans cette vision matérialiste, structuraliste du monde, «L’homme meurt comme sujet autonome et devient le champ d’action de forces ou de structures qui échappent à son appréhension consciente.»1 Il lui faut donc se soumettre au déroulement de l’histoire et en suivre le cours le plus fidèlement possible.

Il n’y a plus de vérités permanentes, d’invariants qui échappent aux temps. Il n’y a de réel (et d’utile) que l’actuel.

La pratique pédagogique contemporaine est imprégnée de cette conception de l’histoire et du rôle de l’homme dans l’histoire.

L’obsession du changement a pris la place de la recherche du sens.

Il faut voir, entre autres, les tableaux comparatifs que les technocrates utilisent pour vendre le progrès. Ainsi, autrefois les enseignants se limitaient aux connaissances : à l’avenir, enfin, ils s’occuperont, grâce aux nouveaux programmes, des habiletés ! Et, bien sûr, résultera, de tout cela, une évaluation différente : car évaluer une habileté, c’est évaluer si un élève a intégré des connaissances dans la pratique.

Vous aurez beau rappeler qu’une dictée, qu’une version latine, qu’un problème d’algèbre n’ont jamais été autre chose que l’évaluation de l’intégration des connaissances dans la pratique, rien n’y fait : la loi du progrès exige que chacune des institutions consacre des sommes d’argent énormes à l’achat de nouveaux manuels conformes aux exigences des nouveaux programmes eux-mêmes fidèles à la nouvelle dialectique.

Pourtant la sagesse nous avait appris que «l’excès dans la mise en œuvre se fait aux dépens de la recherche du sens.»2 Mais cette recherche du sens exige que l’homme prenne du temps…

Du temps pour réfléchir…

Du temps pour vivre avec la pensée…

Du temps pour partager, avec d’autres hommes qui ont vécu avant lui et qui vivent en même temps que lui, le fruit de ses réflexions.


Cette recherche du sens exige, surtout, que l’homme ne se considère pas uniquement comme le produit de son temps mais reconnaisse «l’aptitude de l’esprit à traverser l’histoire sans s’abîmer complètement en elle.»3


Le temps que l’homme façonne…

L’homme a laissé des traces dans sa longue traversée de l’histoire. Des traces dans le langage qu’il a façonné pour se saisir lui-même et pour saisir l’univers, pour se dire à lui-même et dire aux autres le fruit de sa longue observation de son monde intérieur et du monde qui l’entoure. Langage aux multiples facettes et aux multiples moyens, oeuvres passées au crible du temps et parvenues jusqu’à nous pour nous rappeler que l’esprit humain est au cœur de l’histoire et qu’il l’a traversée «sans s’abîmer complètement en elle».

Comme ils sont beaux les mots bizarres, les mots exceptionnels quand on les considère ainsi comme des traces de l’esprit humain ! Et combien significative de l’esprit du temps que cette volonté récemment proclamée de simplifier la langue, de créer un nouveau français standard épuré des fantaisies de l’esprit humain ! Volonté de tout clarifier, de tout standardiser alors que «les mots fixés, établis depuis très longtemps, les mots qui avaient servi à des milliers d’existences humaines, se chargeaient d’émotion, d’un voltage considérable, qu’ils ont perdu.» Et Marguerite Yourcenar d’ajouter : Il y a des domaines, comme la religion ou la poésie, qui doivent rester obscurs ou éblouissants, ce qui revient au même.»>4

L’éblouissement, cette troisième dimension par laquelle l’esprit humain échappe au temps et marque, aussi, le temps.

L’éducation, qui étouffe dans son pauvre monde à deux dimensions, a grandement besoin d’éblouissement car dans sa course folle, dans sa progression insensée, il n’y a aucune recherche du sens.

Tout se passe comme si on avait oublié que l’âme humaine est capax hominis, apte à saisir le sens de la démarche humaine, au même titre que saint Augustin disait que l’homme est capax Dei.

Au-delà du temps…

Quand nous aurons compris que «l’universalité se situe dans la dimension de la profondeur et non dans l’extension,»5 quand il se trouvera un nombre raisonnable d‘éducateurs qui croiront que nous pouvons «entrer en communion avec tout le passé et ainsi nous arracher à l’étroitesse de notre temporalité première et partager avec les meilleurs esprits ces vérités magnifiques et éternelles» (quae immensa, quae éterna sunt)6, alors, mais alors seulement, l’éducation retrouvera un sens.

Nous cesserons de tout bousculer, de tout chambarder parce que nous aurons enfin compris que «toute vérité (…) ne s’offre pas à nous sous forme de parcelles de métal natif à l’état pur, mais à l’état d’alliage ou de combinaison avec une réalité humaine.» 7

Et nous retrouverons le respect des grands maîtres et des grandes œuvres parce que, plutôt que de consacrer toutes nos énergies à modifier l’apparence des choses, nous en rechercherons le sens.

À la fin de ses Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar cite ce beau poème de l’empereur :

Animula vagula, blandula…,
Petite âme, âme tendre et flottante,
compagne de mon corps, qui fut ton hôte,
tu vas descendre dans ces lieux pâles,
durs et nus, où tu devras renoncer
aux jeux d’autrefois. Un instant encore,
regardons ensemble les rives familières,
les objets que sans doute nous ne reverrons plus…
Tâchons d’entrer dans la mort les yeux ouverts…8

Mort en 138, l’empereur nous est, ô combien, contemporain. Entre son dialogue intérieur avec sa petite âme, tendre et flottante et la méditation d’Allan Bloom sur l’Âme désarmée, dix-huit siècles et demi se sont écoulés…

Non, l’esprit de l’homme ne s’est pas complètement abîmé dans l’histoire…

Quae aeterna quae immensa sunt…

Emile Robichaud C. 53

1 FINKIELKRAUT, Alain, La défaite de la pensée, Paris, Gallimard, 1987, p. 80.
2 DUFRESNE, Jacques, La Reproduction humaine industrialisée, I.Q.R.C., Québec, 1986, p. 88.

3 INKIELKRAUT, Alain, ibid, p. 124.
4 OURCENAR, Marguerite, Les Yeux ouverts, Paris, Le Centurion, 1980.

5 MARCEL, Gabriel, Les hommes contre l’humain, Paris, Éditions du Vieux Colombier, 1951, p. 202.
6 SÉNEQUE, De brevitate vitae 14, 1-2.
7 MARROU, Henri-Irénée, De la connaissance historique, Paris, Seuil, 1954.
8 YOURCENAR, Marguerite, Mémoires d’Hadrien, Paris, Plon, 1951, p. 423.

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Les anciens publient…

 

La chronique “Les anciens publient” paraît ordinairement dans le bulletin qui suit le Salon du livre de Montréal et se base sur un recensement paraissant dans le programme du Salon. Nous y ajoutons d’autres publications quand nous en sommes informés mais nous réalisons bien que notre liste n’est pas complète

Francine ALLARD, C. 68, Mon royaume pour un biscuit, aux éditions Hurtubise HMH.

Pierre CAMU, c. 42, Le Saint-Laurent et les Grands Lacs, aux éditions Hurtubise HMH.

Pierre DANSEREAU, C. 29, LA LANCÉE, chez Multimondes. Il s’agit du premier tome de l’autobiographie du grand environnementaliste, couvrant les années 1911 à 1936.

Marcel DUBÉ, C. 49, ANDRÉ PITRE, aux éditions Art Global.

Jérôme ÉLIE, élève au collège de 1956 à 1961, L’ESTRANGE DANS SA NUIT, aux éditions de la Pleine Lune.

Laurent LAPLANTE, ancien professeur de Méthode au collège, JE N’ENTENDS PLUS QUE TON SILENCE, aux éditions JCL.

 

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Suggestion pour une bonne action

Au cours de l'année 2005, j'ai eu le bonheur de rendre visite au père Gérard Delisle en deux occasions à la résidence des jésuites à Saint-Jérôme.

La première fois, c'était avec un vieux copain des années cinquante, François Trépanier, qui fut élève au collège de 1949 â 1952, soit des Éléments français à la Méthode. Lorsque nous nous sommes rencontrés, j'arrivais en Éléments latins. Et notre premier souvenir commun (il y en a eu des milliers depuis, d'autant plus que nous avons été collègues à LA PRESSE et que nous nous sommes mariés le même jour, en 1962...), ce fut une baignade au cap Saint-Jacques, organisée par le père Delisle.

Notre intention commune ce jour-là de février, c'était d'amener le père Delisle luncher au restaurant. Pas question, dit-il (d'autant plus que ses vieilles jambes compliquent ses déplacements!) Nous étions ses hôtes, et c'est lui qui nous invitait à prendre le repas à la résidence des jésuites. Durant le repas, le père Laval Girard s'est joint à nous, décuplant ainsi le plaisir que me procurait cette visite.

Nous avons passé environ trois heures en sa compagnie, à ressasser de vieux souvenirs de cette incroyable maison d'institution et de formation personnelle qu'était le collège Sainte-Marie. Les yeux du père Delisle pétillaient de plaisir. Il n'avait pas besoin de nous dire à quel point il était heureux, ça se devinait tellement facilement.

J'y suis retourné en novembre, cette fois avec ma femme Martha et mon frère Gilles, avec des résultats semblables, quoique les souvenirs qu'on a partagés prenaient évidemment une autre dimension, tant avec mon épouse qu'avec mon frère, lui-même élève au collège.

Je reconnais que le préambule est démesurément long pour en arriver à la suggestion que je veux vous proposer, et qui se résumera en quelques lignes.

Si vous avez du temps libre, et si les déplacements en voiture ne vous sont pas trop pénibles, et si, en second lieu, vous connaissez un ancien professeur du collège qui vit sa retraite à la résidence de Saint-Jérôme, trouvez le moyen de lui rendre visite. C'est une marque de gratitude qui fait grandement plaisir, et qui vous réchauffe le coeur.

Et je vous garantis que tant à l'aller qu'au retour, pendant le voyage en voiture, le collège Sainte-Marie occupera toute la place dans vos réflexions. Quel bonheur!

Guy Pinard C. 57

 

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Henri Tranquille 1916 – 2005 : Témoignage d’un jeune collégien

Nous sommes en 1947. Un jeune collégien quitte le Couvent des Sœurs de la Providence, coin Ste-Catherine et St-Hubert. Il y sert la messe tous les matins et en retour, les bonnes Religieuses lui assurent le vivre et le couvert.

Il s’achemine vers le Collège Ste-Marie où il fait ses études classiques.

Il ne peut s’empêcher d’entrer à la Librairie Tranquille, 87 ouest rue Ste-Catherine, tél. : BE 6571. Derrière un comptoir surchargé de livres, surgit un Monsieur.
« Qu’est-ce que je peux faire pour toi mon garçon?»

C’était mon premier contact avec Henri Tranquille.

« J’aime beaucoup lire Monsieur; je suis un collégien du Ste-Marie, mais pas très riche…Que me conseillez-vous?»

J’avais 16 ans! Il m’amène devant une étagère où règne la Collection Nelson, livres de poche du temps.

« J’ai ici quelque chose qui devrait t’intéresser : le Comte de Monté-Cristo d’Alexandre Dumas, en 6 volumes.»
« Combien?
- Je te laisserais ça à 40 cents du volume.
- 4 fois 6 égale 2,40$! Ouf! Je suis intéressé, mais ne dispose pas d’une pareille somme!
- Tu m’as l’air d’un jeune homme honnête; je vais faire un marché avec toi; je te vends le premier volume et je te garde les autres. Tu peux venir les chercher quand tu voudras.»

Ce fut notre première entente, mais non la dernière. J’ai encore, à l’âge de 75 ans, une soixantaine de volumes de la Collection Nelson dans ma bibliothèque : Alphonse Daudet, Charles Dickens, les Pensées de Pascal et même l’Introduction à la vie dévote de Saint-François-de-Sales…« Il faut varier tes lectures…» , me disait-il en riant.

Et puis la vie nous a séparés. J’ai eu le bonheur de le revoir en 2001, à l’occasion d’une rencontre des Anciens du Ste-Marie. Nous avons échangé. Il n’avait pas changé…toujours rieur et doté d’une mémoire extraordinaire.

Il est décédé le 20 novembre 2005, à l’âge de 89 ans…

Merci Henri pour tout ce que tu m’as donné et que j’ai transmis à des milliers d’étudiants pendant mes 32 ans d’enseignement.

En 2006, j’ai toujours un livre à lire sur ma table de chevet et ce goût de la lecture, c’est toi qui me l’a donné…

Léo Côté, C.50

 

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En bref

Jacques R. Roy, C. 57, est devenu le 4 novembre 2005, le trente-sixième président de la Conférence des juges du Québec qui regroupe les juges des trois Chambres de la cour du Québec: Chambre civile, Criminelle et pénale et Jeunesse ainsi que les juges des Cours municipales de Montréal, Québec et Laval.

La revue Relations publiée par les Jésuites depuis 1941 continue de susciter la réflexion sur les grands enjeux de notre temps. Le numéro de janvier-février 2006 présente un dossier intitulé « à la rencontre de l’islam ». Celui de mars-avril est consacré aux luttres des femmes dans les pays du Sud. Pour en savoir plus, consulter le site de la revue : www.revuerelations.qc.ca.

 

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Le collège Sainte-Marie et ses parrains politiques.

Nous connaissons bien le rôle du père Félix Martin S.J. comme fondateur du collège Sainte-Marie, et tout ce qu’il a fait pour son développement. Non seulement en était-il le fondateur, mais il en fut même au départ le propriétaire, ayant acheté en 1846 le terrain Donegani où devait être construit le collège.

Mais pour fonctionner normalement, le collège devait être doté du statut juridique que donne l’incorporation et celle-ci devait être votée en chambre par les représentants du peuple. Nous sommes à l’époque du Canada-Uni, plus de dix après qu’une loi du Parlement britannique ait réuni les deux chambres du Bas et du Haut Canada. La création d’une institution d’enseignement secondaire dirigée par les Jésuites au départ n’allait pas de soi. Les tensions sont encore vives entre les communautés après que des émeutiers aient mis le feu au Parlement à Montréal pour protester contre la loi indemnisant ceux qui avaient subi des dommages lors de la rébellion de 1837-38. Il fallait vaincre l’opposition de nombreux députés anti-catholiques orangistes et autres qui redoutaient l’influence du clergé.

Le projet de loi incorporant le collège Sainte-Marie fut présenté à l’assemblée du Canada-Uni en août 1852 par John Young, député de Montréal et commissaire des Travaux publics, homme d’affaires aux nombreuses réalisations dont la moindre n’est pas la construction du port de Montréal. On s’étonnera peut-être qu’un député né en Écosse, de foi protestante propose la loi d’incorporation d’une institution catholique et française telle que le collège Sainte-Marie. Il faut savoir que le collège est situé à l’intérieur des limites de son comté. Ensuite, tout français qu’il soit par sa direction et ses méthodes d’éducation, le collège ouvrait alors ses classes aux élèves de langue anglaise autant que de langue française. Le projet de loi d’incorporation du collège Sainte-Marie est présenté en première lecture le 27 août 1852.

Le débat sur le projet de loi aura lieu lors de la deuxième lecture du projet de loi, le 16 octobre 1852, et donne lieu à des prises de position fort révélatrices. George Brown, député indépendant très influent dans le Haut-Canada, s’opposa avec force à l’incorporation du collège Sainte-Marie, invoquant la présentation imminente d’une loi-cadre devant régir l’ensemble des institutions d’éducation et de charité. En fait, Brown était opposé aux institutions « séparées » françaises et catholiques, qu’il fustigeait dans son journal The Globe. George-Étienne Cartier pour sa part, adopte une attitude plus ambiguë, disant (en se référant à Brown) qu’« il n’aime pas les hypocrites, qu’ils soient Jésuites, Baptistes ou Free churchmen »…. Il n’en appuie pas moins le projet de M. Young (Journal de Québec, 16 octobre 1852). D’autres députés, comme Joseph Cauchon, se prononceront sans réserve en faveur du projet d’incorporation du Collège Sainte-Marie.

Mais celui qui défendra avec le plus de conviction l’incorporation du collège des Jésuites sera l’ancien chef du Parti canadien devenu Parti patriote, un tribun agnostique qui refusera les sacrements jusque sur son lit de mort : Louis-Joseph Papineau. Il n’est pas resté de texte de son discours, mais les journaux de l’époque relateront qu’il fit un fort vibrant éloge des institutions d’éducation du Bas-Canada.

L’incorporation du collège Sainte-Marie fut votée en troisième lecture et reçut la sanction royale le 10 novembre 1852.

Trente-sept ans plus tard, soit en 1889, le premier ministre John A. MacDonald se félicitait de ce que l’Assemblée du Canada-Uni ait adopté par une forte majorité la loi d’incorporation du collège Sainte-Marie et déclarait : « J’ai voté cette loi…et je n’ai pas encore eu l’occasion de le regretter. Cette institution a continué son œuvre utile. Nous n’entendons pas formuler une seule plainte au sujet de son enseignement, nous n’entendons pas dire qu’elle pervertit la jeunesse, qu’elle enseigne des doctrines déloyales ou des doctrines de nature à jeter le discrédit sur le collège. Nous entendons dire, au contraire, que cette institution a continué, et continue encore à sa mission, qu’elle remplit avec succès. »

Richard L’Heureux, C. 62

Sources : Journal de Québec, 16 octobre 1852, Desjardins, Paul, S.J. : Le Collège Sainte-Marie de Montréal – La Fondation, Le Fondateur, Collège Sainte-Marie, Montréal 1940.

 

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Passons sur l'autre rive (Marc 3,35)

Jean Laramée, s.j., C. 23, décédé à Saint-Jérôme, le 17 janvier 2006. Entré chez les Jésuites en 1923. Il avait étérecteur du collège Brébeuf de 1942 à 1947.

Roger Larose, C. 27, ancien doyen de la Faculté de Pharmacie et Vice-doyen de l’Université de Montréal, décédé le 6 novembre 2005.

Pierre Angers s.j., C. 29, décédé à Saint-Jérôme en janvier 2006. Il avait été professeur au collège.

Roger Charland, C. 30, ingénieur, décédé à Montréal le 8 décembre 2005.

Henri Tranquille, C. 36, libraire, décédé à Montréal le 20 novembre 2005.

Roger Bordeleau, C. 37, optométriste, décédé à Montréal le 23 janvier 2006. Il était le père de Daniel Bordeleau, C. 67.

François-J. Lessard, C. 38, courtier en valeurs mobilières, décédé à Montréal le 25 septembre 2005.

Gabriel Marcotte, c. 40, professeur à l’école des Beaux-Arts de Montréal, décédé le 10 janvier 2005

Roderick Jodoin, C. 41, médecin, décédé à Montréal le 3 janvier 2005.

Laurent-Robert Laporte, C. 41, prêtre, ancien directeur de disciples d’Emmaüs, décédé à Montréal le 25 novembre 2005.

René Reeves, C. 44, ingénieur, ancien vice-président à Radio-Québec et professeur de management à l’Université du Québec à Gatineau, décédé à Montréal le 2 octobre 2005.

André Labonté, C. 50, notaire, avocat, ancien secrétaire de la Commission des droits de la personne du Québec

J. G. Pierre Gauvin, C. 49, gestionnaire, décédé à Ottawa le 12 décembre 2005.

François Hogue, C. 51, notaire, décédé à Montréal le 3 décembre 2005.

Andé Paquin, C. 51, dessinateur et technicien en architecture, décédé à St-Léonard le 9 novembre 2005.

André-Marc Dauth, C. 54, notaire et professeur à l’Université de Montréal, décédé à Montréal le 30 septembre 2005.

Bertrand Malenfant, C. 57, décédé en septembre 2005

Yves Jetté, C. 59, médecin, décédé à Montréal le 2 juin 2005.

Noël Audet, écrivain et ancien professeur de français au collège, décédé à Saint-Mathieu-de-Beloeil le 29 décembre 2005.

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